Spectacle Le Sacre du printemps 2013 à Lyon / Rhone
Evènement passé.
Du 29 au 30 janvier 2013 à Lyon.
Chaque chorégraphe porte un Sacre en lui. Celui de Jean-Claude Gallotta est gravé au compas sur un pupitre d'écolier. Adolescent, le futur chorégraphe écoute son professeur de musique parler d'Igor Stravinsky, des Ballets russes, de Nijinski, du « scandale » à la création (au Théâtre des Champs-Elysées, le 29 mai 1913) et entend l'oeuvre pour la première fois sur un vieux tourne-disque Teppaz trop sillonné. Les images l'emportent, des figures séraphiques, des ombres sensuelles, des corps tourmentés, des éveils interdits, des émois inexpliqués, des palpitations troublantes.
C'est pendant les répétitions de L'Homme à tête de chou, que lui sont revenus ces souvenirs. Par quelle voie secrète ? Par la silhouette de Marilou traversant la scène comme l'Elue de Stravinsky offerte à la mort ? Par la musique de Serge Gainsbourg nourrie, parfois clandestinement, de références classiques ? Par la vitalité des interprètes dont il lui paraissait indispensable de prolonger la flamme ? En guise de réponse, Le Sacre s'est alors imposé comme le second volet du diptyque commencé avec Gainsbourg et Bashung : mêmes danseurs, même lumière sélénienne, mêmes énergies venues directement de la musique.
Le Sacre, (ici, dans une version rude, sans affèteries, sans brillance décorative, dirigée et enregistrée par Igor Stravinsky lui-même) est une « cérémonie païenne », selon le compositeur. Pas d'anecdote, pas d'intrigue, « ni d'Elue », ajoute Jean-Claude Gallotta pour qui chacune de ses interprètes, sur scène, sera « éligible », tour à tour, comme pour mieux rétorquer à « l'obscur pouvoir discrétionnaire » des dieux et des puissants. Du rituel, Jean-Claude Gallotta a également retenu le double sens étymologique de « se recueillir », comme à genoux, sur les marches de l'autel qui montent et monteront toujours à son adolescence, et de « se relier », aux maîtres, de Kantor à Fellini, qui l'ont conduit à ne pas l'oublier.
Le Sacre est précédé de deux courts avant-programmes : Tumulte, où le chorégraphe invite danseurs et public à entendre le silence brut de la danse qui précède le déchaînement de la musique. Pour Igor, un solo en hommage au compositeur, apostrophé et tutoyé comme un dieu qu'on n'en finit pas de remercier d'avoir cherché sans relâche à instituer par sa musique un ordre entre l'homme et le temps.
Spectacle Le Sacre du printemps
Mardi 29, mercredi 30 janvier 2013
MAISON DE LA DANSE
Maison de la Danse
8 Avenue Jean Mermoz, 69008 Lyon
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