Du bigbang territorial au fric frac électoral à Lyon / Rhone

Lyon (Rhône).

Communiqué de Gérard Collomb, Président de l'Association des Communautés Urbaines de France, Président du Grand Lyon, Sénateur Maire de Lyon :

"Au moment où l'Organisation des Nations-Unies met en lumière l'importance des territoires comme vecteur du développement futur à l'échelle mondiale, la réforme de l'organisation territoriale en France aurait pu être un sujet majeur.

Comment rendre notre pays plus compétitif en permettant le développement de métropoles au rayonnement européen ? Comment organiser la complémentarité entre l'urbain et le rural ?

Elle aurait dû être LE sujet pour l'avenir de notre pays !

La mission temporaire du Sénat sur la réforme territoriale avait vu se dégager de larges convergences sur ce sujet. Au lieu d'engager la réforme sur ces bases, le Président de la République en a clairement fixé les vrais objectifs devant les dirigeants de la majorité.

On est passé du bigbang territorial au fric frac électoral.

En effet, en faisant élire les conseillers territoriaux au scrutin proportionnel dans les zones urbaines (là où la gauche est majoritaire), et au scrutin uninominal en zone rurale (dans des circonscriptions qui seront découpées au fur et à mesure), en fléchant les délégués chargés de siéger dans les intercommunalités, le gouvernement révèle le véritable enjeu de la réforme : pouvoir gagner sur le tapis vert ce qu'il n'est pas sûr de gagner dans les urnes.

De ce point de vue la désignation de M. Perben comme rapporteur du futur projet de loi à l'Assemblée Nationale est tout un symbole !

Comment faire porter un projet de réforme des territoires à celui qui, maire de Chalon-sur-Saône, a abandonné sa ville et inexorablement condamné ses amis à la défaite électorale ? Comment faire s'exprimer sur de nouveaux modes d'élection, celui qui, dans le mode actuel, avait été battu à Lyon dès le 1er tour, perdant même l'arrondissement où il se représentait, un arrondissement détenu depuis toujours par l'UMP ?

Il fut un temps ou les ministres qui perdaient les élections étaient démissionnés. Ils deviennent aujourd'hui porte-parole.

Décidemment les temps sont en train de changer !

Gérard Collomb


Lyon (69)