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La Biennale d’Art Contemporain de Lyon : un Fukushima culturel - Rhone / Foxoo
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FranceRhône
Source : #27399 Publié le 27/10/13 | Vues : 224

La Biennale d’Art Contemporain de Lyon : un Fukushima culturel / Rhone

Lyon (Rhône).

1-la Biennale d'Art Contemporain de Lyon : un Fukushima culturel


L'artiste new yorkais Roe Ethridge a bien voulu confier au curator suédois Gunnar B. Kvaran ses photos de vacances familiales pour en faire les visuels, logos et affiches de la Biennale d'art contemporain de Lyon 2013.
Ainsi, la première image nous montre le visage de l'artiste avec un oeil au beurre noir ; la seconde, le visage plutôt souriant d'un jeune porc ; la troisième, une femme soufflant dans un bubble-gum ; la quatrième, une autre jeune femme sans anomalie ou trauma apparents.

Le visage à l'oeil poché sera donc affiché pendant trois mois à tous les coins de rues, sur des milliers de panneaux publicitaires dans la ville, de telle sorte qu'aucun des un million trois cents mille habitants de l'agglomération lyonnaise ne puisse échapper à cette image d'art contemporain, pleine d'espoir, de douceur, de poésie, et particulièrement bienvenue en ces temps de dépression morale et économique généralisée.

Outre ce matraquage visuel au niveau local, des sommes colossales ont été affectées pour la communication de l'événement au niveau national et international, et placer ainsi la ville de Lyon dans le top ten des villes les plus culturellement dynamiques de la planète.

Le journal le Monde, notamment, témoin toujours privilégié des plus belles avancées de l'art de notre temps, a été l'un des premiers bénéficiaires de cette manne publicitaire avec un cahier spécial de 4 pages au centre de son édition du 13 09 2013. Il a publié aussi ce quart de page dont je vous joins la copie, où l'on voit les 4 visuels sus-indiqués, en proposant à ses lecteurs de jouer avec eux à une sorte de « cadavre exquis » de haute tenue intello-d'Onan. (une bonne partie des textes des quatre pages centrales a été écrite par mon pote Harry (Bellet)' mais je lui pardonne, parce qu'il a su y rester calme, distancié et factuel, comme le merveilleux jésuite amateur de bon whisky qu'il sait être' mais que ne sait pas être sa collègue, Emmanuelle Lequeux, toujours au bord de l'épectase ou de la turgescence cérébrale fatale, dès qu'elle parle d'art ceptuel ou temporain .

France Info, France culture, France3, Télérama, etc' pour ne pas être en reste, sont également partenaires afin de nous redire quotidiennement les vertus de cette biennale qui s'affirme donc surtout comme une énorme machine à médiatiser et à se médiatiser d'abord elle-même' un média en soi et pour soi, comme une grosse hernie d'autosatisfaction communicationnelle' d'où probablement la signification de l'affiche de la fille au bubble-gum, comme on nous fait des vessies (de porc) que nous devons prendre pour des lanternes (culturelles). .. comme on nous fait par ailleurs des enflures spéculatives, parmi les multiples sortes d'enflures qui occupent le champ de l'art contemporain '

Et c'est pour cela que les artistes, en tant qu' éléments constitutifs de cette construction frénétiquement communiqueuse, ont été choisis beaucoup plus pour leur aptitude à déclencher du commentaire sur eux -mêmes et sur l'évènement, que pour une éventuelle qualité intrinsèque ou pour une mystérieuse, douce et poétique évidence qui rendrait muets d'émotion la plupart des chroniqueurs d'art, et réduirait à néant l'utilité de cette entreprise en tant qu'appareil à produire des mots, du buzz, de l'effet Larsen, de l'acouphène, de la parlote entre collègues de bureau et de logorrhée journalistique.

Notre fringant curator international a donc parcouru le monde aux frais de la Princesse, pour trouver des produits hautement buzzants et communicatogènes, dont l'efficacité médiagénique se mesure à l'aptitude à la spectacularité, à la processualité, à la discursivité, à la provocation, à la transgression, au scandale, à l'interpellation, à l'agression visuelle, au « dérangement du bourgeois », au « bouleversement des codes, à l'« l'exploration des limites », au non-sens, à la dérision, à l'autodérision, au cynisme, la morbidité, à l'obscénité, au dépressif, à la négativité, à l'interrogation psychogène de tout et de n'importe quoi' Avec, en projet commun, ce permanent et lancinant questionnement sociétal assez rase-motte, où chacun, sous prétexte de récit ou de « transmission », car c'est là le mot ' concept - fourre-tout, très obsessionnel pour le directeur de cette biennale : communiquer et transmettre à tous prix, mais sans savoir exactement quoi ni pourquoi, mais qu'importe du moment que ça fait du gros effet Larsen médiatique .

Dés lors chaque artiste y va librement de sa métaphore bien pesante, de son allusion bien téléphonée, de son illustration bien pop-braillarde, de sa « narration » bien streetarteuse, de son allégorie bien épaisse et de sa symbolique bien compréhensible (y compris ce brave pépé Gudmundur (Erro) qui y va de son Guernica irakien), bref, une sorte d' art lourdement chargé d'un « message »sur les misères de ce monde, très « engagé sociétalement » au sens le plus pâteux, confus, bidouillé, opportuniste, sournois, combinard et récupératoire du terme.

Et voici, pour preuve, ce que nous disent les notices explicatives concernant l'engagement ou « process » de quelques -uns des participants à cette biennale :
«Juliette Bonneviot nous raconte l'histoire assez simple d'une ménagère écologiste et des déchets qu'elle produit au jour le jour' Ian Cheng raconte des histoires a priori banales : un accident de voiture, une bagarre de rue ou une chasse au lapin' Karl Haendel revient sur la tuerie d'Aurora, pour aborder les notions d'envie, de fascination et de violence' Ed Atkins parle de la dépression, dans tous les sens du terme...Trisha Baga se situe entre le regard et l'investigation'Matthew Barney s'appuie sur la créativité provoquée par l'obstacle et la répression' Gerry Bibby interroge la notion même de « langage » artistique ... Dineo Seshee Bopape raconte des histoires qu'elle interrompt parfois avant leur terme, ajoutant au récit linéaire habituel le chaos esthétique'The Bruce High Quality Foundation aborde les notions de respiration, de psyché et de guérison' Jason Dodge témoigne d'un moment, celui d'un médecin et de plusieurs enfants qui ont dormi sur des coussins qu'il déploie dans l'espace d'exposition' Aleksandra Domanovic raconte les blessures de l'Histoire, celles qu'on guérit par le déni collectif... Gabríela Friðriksdóttir aborde la question du crépuscule' Patricia Lenox compose un assemblage mural où se retrouvent un interrupteur et des câbles électriques ' Ann Lislegaard s'inspire librement de la chouette artificielle de Blade Runner'Nate Lowman mélange les détritus de la culture pop avec ceux du langage quotidien' Václav Magid conçoit ses oeuvres comme des projets d'exposition conceptuels visant à souligner certaines problématiques sociales et culturelles'Helen Marten se joue des systèmes de référence tenus pour acquis en proposant de nouvelles codifications des éléments du quotidien' Aude Paris joue avec la figure fantomatique du zombie 'Lili Reynaud-Dewar trace des perspectives obliques entre sa position d'artiste et celles de différentes figures mythiques du combat pour l'égalité raciale et des revendications identitaires', Tom Sachs se consacre aux liens entre l'esclavage et le totalitarisme d'un corps humain perfectionné jusqu'à la désincarnation'.

On voit donc, dans ces exemples, que la note d'intention, le projet, la posture, le process, la recherche, l'exposé du problème, l'alerte, la question en soi, se suffisent à eux-mêmes, priment sur toute réponse ou éventuelle résolution, et d'une certaine manière l'oblitèrent. Car autant l'art véritable « ne cherche pas mais trouve » (comme disait Picasso), apporte des solutions apaisantes, calme le jeu, met en forme et transcende les douleurs, autant cet art faussement subversif de l'hyper- communication à vide, exaspère les tensions, attise les angoisses et les tensions sociales, exploite sans vergogne les souffrances , etc. pour mieux faire du buzz , qui ensuite génère de l'argent. Et pensons, dans ce registre du cynisme cattelanesque de haut niveau , à cet artiste international, dont les oeuvres « dénonçant le pouvoir de l'argent » sont vendus à des prix exorbitants à des collectionneurs milliardaires' Il ne figure pas dans cette biennale, mais la plupart des exposants ont une homologie avec lui dans l'utilisation systématique de ce principe de retournement pervers du sens ( voir aussi plus loin l'histoire de Banksi )

Et nous sommes en effet confrontés ici à cette logique ahurissante qui consiste à retourner la contestation d'un système comme argument marketing en faveur de ce même système.
Et nous voyons ici des sortes de pèlerins de l'art contemporain, qui viennent à la Biennale comme d'autres au Vatican , à Katmandou ou à la Mecque, se raffermir la foi en l'art et en l'homme, pour mieux , ensuite, rouler de la mécanique intellectuelle, étonner les collègues de bureau, pavoiser socialement et se valoriser d'autant plus qu'ils pourront dire fièrement que tout était « complètement nul»' conformément à ce même principe de retournement, de négation positivante, ou de disqualification qualifiante.


Mais ce qu'il y a de plus terrifiant dans ce grand guignol morbido-festif, dans ce Guiness book des records de l'inepte rigolo, dans ce Barnum Circus des monstruosités artistico-ludiques, dans cette foire aux atrocités mentales à la portée de chacun, dans cette fête à neuneu pour neuneux culturolâtres, etc , c'est la violence infuse, inhérente, consubstantielle à toute stratégie de com', faite au sens commun et aux valeurs partageables. Violence de l'oeil poché, de la bulle qui va exploser, de la tête de cochon qui sera égorgé, de l'interpellation insultante et grossière faite au public par ces affiches. Violence gratuite de la fausse énigme de ces images ostensiblement nulles, comme des rébus sans solution, sans contenu, sans humour, sans poésie. Violence faite à l'intelligence et à la dignité humaine avec ce slogan du Groupe Partouche qui est l'un des deux casinotiers sponsors principaux de cette mascarade artistique: « La culture pour tous, partout, Partouche ». Violence du sentiment d'impunité devant cette financiarisation de la crétinerie ludique et de la vulgarité polychrome. Violence du sentiment de vertige devant une telle abyssale béance du sens. Violence de l'attaque au porte-feuille du contribuable pour payer cette promotion et cette valorisation du financial 'art international.

Violence faite aux populations sub-urbaines avec cette opération au nom ridicule de « maisonveduta », particulièrement odieuse de démagogie, et qui consiste à placer des produits du grand marché spéculo-financier dans les foyers modestes de banlieue : L'esthétique des milliardaires à la portée des « petites gens », c'est ça , et je vous conseille à ce sujet de lire « La violence des riches » , récent ouvrage du couple de sociologues, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, (Editions Zone) sous-titré « Chronique d'une immense casse sociale », et où l'art contemporain est cité comme instrument d'assujettissement culturel, d'aliénation insidieuse, et « qui creuse la misère sociale en même temps qu'il fait grossir les grandes fortunes ». ...( sommet d'impudence récupératrice: on apprend qu'une famille de Roms a été invitée à participer à une sorte de performance)

Violence enfin, faite aux responsables politiques qui n'en pensent pas moins, mais restent tous, terrorisés et tétanisés devant l'ampleur et la complexité de ce phénomène médiatico artistico-culturel, qui a la dimension exacte de la grande finance internationale auquel il est indexé, et sur lequel ils n'ont donc aucune prise, ni au niveau local, ni au niveau national. ( Voir le passage furtif, en catimini et presque honteux, de notre Ministre de la Culture pour l'inauguration de cette Biennale).

Alors oui, je crois qu'il est temps de dire ce dont il s'agit exactement, de s'extraire de l'hypocrisie, de démonter la supercherie, d'analyser les choses en amont de cette énorme imposture au service des réseaux de pouvoir et d'argent, devant cette cérémonie invraisemblable, où les pauvres exploités vont se prosterner devant les objets liturgiques voués à la célébration des hautes vertus culturelles des riches exploiteurs , devant cette enfumage toxique qui brouille les pistes, qui injurie et se moque de tout le monde, qui fait pleurer de rage les vrais artistes.

Il faudrait, chers collègues critiqueurs d'art, mondains, bénévoles, intermittents ou professionnels, oser maintenant aller au-delà des habituels commentaires d'un débilitant anecdotisme, dans le genre de ce que j'ai pu déjà entendre : « c'était beau, c'était pas beau », « c'était globalement nul », « j'y ai rien compris », « c'était mieux ou pire que la précédente », » c'était rigolo », « Même Restany n'y retrouverait pas sa bouteille de Whisky », « J'y ai noté la présence de Madame Orlan et de Monsieur » ; « On a regretté que le cochon émergent sur la scène artistique internationale, de l'affiche, n'ait pu venir au vernissage », « Il paraît que le performeur de renommée international nippo-yémenite , Fukusama Benladen, qui a signé le récent tsunami ravageur des côtes japonaises, a été interdit de vernissage », « « j'ai bien aimé l'homme nu, assis par terre jambes écartées et en semi érection» (Photo jointe), « L'artiste dont l'oeuvre consistait à supprimer la partie gauche de la moustache du Directeur de la biennale, pour protester contre la déforestation de la forêt amazonienne, a été injustement écarté de la sélection », « L'artiste à l'oeil poché à été félicité par Madame la Ministre de la culture, pour son courage intellectuel», « « mon beau-frère a bien aimé », « je nique ton nar contanporin », « rien que des plaisanteries », ou bien, dans le meilleur des cas : « je n'ai trouvé que 2 ou 3 choses intéressantes », etc. .. Oui, car même si l'on peut y trouver quelques oeuvres qui sont de l'ordre de la vraie création artistique, par on ne sait quelle fâcheuse erreur de casting curatorial, il n'empêche que l'ensemble relève, à mon avis, de la catastrophe culturelle majeure, que les dégâts résultants de cette sorte d'empoisonnement collectif des consciences sont considérables et peut-être irréversibles . .. Imaginez une Biennale du vin contemporain, où l'on arriverait, par la seule force persuasive de la pub, à faire boire au public du vin du même tonneau que cet « art 'là » ' Imaginez les ravages dans les tubes digestifs'à la mesure des ravages , beaucoup plus insidieux, que cet « art-là » fait dans les cerveaux et dans les coeurs'et pensez surtout aux milliers de jeunes vrais créateurs de nouvelles formes ainsi occultés, méprisés et asphyxiés par cet enfumage médiatique au profit de tous ces petits faiseurs opportunistes, formatés au « processuel discursif » internationaliste' Quel gâchis !

Et dites-moi si j'exagère, quand je vois cet événement comme un gros tsunami de stupidité qui s'abat sur la cité, comme un gros paquet d'art néolibéral dans une énorme déferlante d'immonde bouillasse noirâtre et puante, détruisant tout ce qu'il y a d'artistiquement et humainement honorable et vivant ' Comme les flux financiers incontrôlés qui écrasent l'humanité.


Les chiffres de la Biennale
Le budget global pour cette édition 2013 est passé à 9, 25 millions d'euros, soit 30% de plus que la précédente' 44% de fonds publics et 56% de fonds privés , dont mécénat. 3,5 millions d'euros vont à la rémunération des 400 personnes mobilisées au moment de la BAC et aux salaires des 25 permanents. On attend pour cette année, un peu plus de 200 000 visiteurs (y compris les scolaires de tous âges, amenés en force), soit 30% de plus qu'en 2011.

Soit au minimum 50 ' le coût du visiteur, pour un billet d'entrée à 13 ' en moyenne

Notons également que deux expositions successives au Musée des Beaux-Arts de Lyon, bénéficient de la même fréquentation, pour un budget 10 ou 15 fois moindre, et un tapage médiatique 100 fois moins important' mais il est vrai que le contenu artistique de ces expos ( comme celle de Joseph Cornell qui va avoir lieu du 18 octobre au 2 février ) est 100 fois plus dense et intéressant' Ceci compensant cela ' Et heureusement qu'il existe encore des lieux comme le Musée des Beaux-arts de Lyon, qui restent dignes, qui respectent l'art et son public et ne prennent pas ce dernier uniquement comme une cible marketing, qui font un vrai travail de développement culturel à long terme, et qui font honneur à la ville. (signalons aussi l'exceptionnelle expo Rouault au Musée de Fourvières et celle des Poirier au Couvent de la Tourette)

Car si les bénéfices économiques et médiatiques, à court terme, de cette biennale sont effectifs, les préjudices, à long terme, vont s'avérer considérables. Et il serait bien que les politiques, même si, pour l'instant, ils ne peuvent rien faire contre ce désastre, s'en rendent au moins un peu compte.
Car ces politiques savent très bien que c'est une chance pour Lyon qu'il existe, à l'opposé de la morbidité de la Biennale d'Art Contemporain, la positivité festive et populaire (au meilleur sens de ces termes ) de la biennale de la danse, un moment de véritable bonheur, de plaisir du meilleur aloi, d'élévation de l'âme et de communion entre toutes les classes sociales.





2-Le dessinateur KLUB, cible d'une fatwa

Ce dessinateur est recherché par toutes les polices artistiques de la CIPAC et Kommandanturs culturelles de France, pour ses illustrations blasphématoires pour l'art contemporain et l'artocratie au pouvoir
Cliquez ci-dessous et vous verrez qu'il le mérite bien :
http://klub.over-blog.com/pages/art-contemporain-8583885.html


3-Deux drames de la crétinerie artistique provinciale subventionnée !

1- A Tours : un performeur enterré vivant !
Un drame de la culture sous perfusion d'argent public, encore plus épouvantable que le cas de l'artiste qui fait de la vigne et du vin toxique sur un terrain mis à sa disposition par le FRAC-Alsace : à Tours , un performeur s'est enterré vivant pendant une semaine devant la mairie, par Eternal Network et FRAC local' coût de l'opération : 30 000 euros : 50 fois plus cher qu'à l'hôtel !
En savoir plus :
http://www.observatoiredessubventions.com/2013/30-000-euros-pour-une-performance-artistique-a-tours/?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter&utm_campaign=Feed%3A+ObservatoireDesSubventions+%28Observatoire+des+subventions%29

2- A Dijon : Une statue du Musée suspendue par les pieds

Pour conforter sa réputation de centre d'art contemporain subventionné le plus épouvantable de France, Le Consortium de Dijon, va exposer le très malfaisant Matias Faldbakken dont (extrait du dossier de presse)« les oeuvres citent volontiers des gestes associe´s a` ceux que la socie´te´ identifient comme des menaces : terroristes, drogue´s, graffeurs... Carcasses de voitures bru^le´es, accumulations de bouteilles d'alcool, murs de carrelage aux graffitis efface´s composent un paysage de´sole´ dans lequel viennent se poser quelques images trouve´es sur internet, quelques toiles ou panneaux sur lesquels Faldbakken tanto^t pose du ruban adhe´sif, tanto^t vide une bombe de peinture. En multipliant les gestes de destruction ou d'abandon, en utilisant leur frontalite´ tout en assumant leur esthe´tisation, Faldbakken parvient a` exprimer « la volonte´ de ne rien exprimer ». A` la dernie`re Documenta, il avait simplement jete´ au sol plusieurs rayonnages de la bibliothe`que municipale. a` la Power Station de Dallas, il a recouvert le sol de douilles de revolver. a` Kassel, il a vide´ les extincteurs dans une des salles de l'exposition souillant ses oeuvres d'un re´sidu grisa^tre. a` Oslo, il a suspendu la te^te en bas des oeuvres des sculpteurs norve´giens modernes les plus ce´le`bres'Et pour son expo au Consortium, Le Muse´e des Beaux-Arts de Dijon a pre^te´ une sculpture d'Henri Bouchard, Le Faucheur (photo jointe), qui subira le me^me traitement que ses consoeurs norve´giennes »

Si vous voulez protester contre cette atrocité record, vous pouvez téléphoner ou écrire aux Amis du Musée de Dijon, qui, en principe , m'a-t-on dit, ne sont pas d'accord avec cet outrage.
Contact : Stéphanie Chateau, tel : 03 80 74 53 11 ou EMAIL


4-Buren a plombé Pompidou-Metz

« Il n'y a d'art que contemporain, et Buren est son prophète »

(Face au désastre financier, dû à la fuite du public, Aurélie Fillipetti et le Mr le Président du Conseil Régional Lorraine se fâchent et demandent qu'on change la programmation et les programmateurs)

On escomptait que le Centre Pompidou-Metz ait pour la Lorraine le même effet de boosteur économique que le Guggenhein-Bilbao pour la Biscaie.
Alors oui, cela avait plutôt bien démarré dans ce sens, avec 800 000 visiteurs la première année, pour une magnifique exposition intitulée « Chefs-d'oeuvres » montrant un grand nombre des plus belles pièces historiques de la collection du Centre Pompidou 'Paris.
Et puis, bien vite, on s'aperçoit que le naturel buréno- conceptalo-installationniste du triumvirat des ayatollahs-guides suprêmes Alain Seban- Alfred Pacquement- Laurent Bon revient au galop, comme il est écrit sur le site internet du Musée : « Le Centre Pompidou-Metz tisse depuis 2009 une relation privilégiée avec Daniel Buren »' Buren donc, ( voir photo jointe de l'outilleur visuel) comme une espèce de fatalité politico-bureaucratique inexplicable, inéluctable, comme cette attraction irrépressible pour le non-public et pour le rien en tant que totalité indépassable pour l'apparatchik Laurent Lebon qui s'était déjà signalé dans ce registre de la transcendantale vacuité institutionnelle avec cette mémorable expo sur le vide à Beaubourg : 3 immenses salles avec rien dedans bien évidemment, mais assortie d'un catalogue de 3 kilos et demi'

Pour compenser ou réparer la réussite de cette exposition inaugurale des « chefs d'oeuvres » de Beaubourg, on programme donc deux expos - antidotes en quelque sorte- de notre buréneur optique national: l'une avec des miroirs qui reflètent les monuments de la ville alentour ( très joli); l'autre, avec les mêmes miroirs ( faut pas gâcher) qui reflètent les enchevêtrements de poutres en bois du musée, conformément au principe « de l'outil visuel » comme artéfact administratif, propre à notre artiste « national à renommée internationale ».

Et puis on enchaine sur une expo collective sur le labyrinthe « pour aborder les questions de l'errance, de la perte, de la déambulation et leurs représentations dans l'art contemporain »'Ben voyons !

Et puis une expo groupant « les deux cent oeuvres de la collection photographique du Frac Lorraine plongée dans l'obscurité. Une expérience originale: découvrir à la lueur de lampes torches les oeuvres exposées »'.Ben voyons plus rien du tout!

Et puis, en off : Annya Galliacco propose « une installation de 10 000 roses rouges jonchent le sol dans le choeur de la basilique St-Vincent. Les fleurs fraiches proposent une fascinante expérience visuelle et sensorielle mêlant la profondeur des tonalités de rouge, la démesure de cette étendue de roses à la volupté de leur parfum. »' Ben sentons que ça sent bon!

Alors bon, on s'étonne que le public ait diminué de moitié en deux ans, mais moi je pense que c'est un miracle qu'il reste encore 400 000 personnes pour aller voir des choses aussi rébarbatives, et Laurent Le Bon lui-même, a estimé qu'une moyenne annuelle autour de 400.000 visiteurs serait "tout à fait élevée pour un centre d'art en région" comme le sien »' autrement dit : aussi sinistrement burénien et dissuasif que le sien'

Pour redresser la situation, voilà ce que je propose aux autorités locales, au hasard et par exemple, parmi les centaines de possibilités d'expositions à contenu, pouvant révéler la vitalité de la création actuelle en France et respecter le public : 1-Une exposition des centaines de dessinateurs géniaux de tous pays qui sont passés depuis quinze ans dans l'atelier sérigraphie du « Dernier cri » de l'éditeur Pakito Bolino à la Friche Belle de Mai à Marseille. 2- Une expo des centaines de jeunes artistes actuels de la tribus de « enchanteurs » ou des émerveilleurs » que le magazine Artension présente dans le nouvel hors-série que je viens de découvrir. 3- une rétrospective Paul Rebeyrolle, ou Pat Andrea, ou'quantité d'autres qui en seraient dignes

Je suis certaine que l'une de ces expos, choisie parmi des centaines d'autres possibles, serait un choc, ferait un tabac, attirerait son million de visiteurs, redresserait les comptes de l'établissement, et le moral des lorrains.





5-Un tramway signé Buren

La ville de Tours, qui s'était fait la réputation, il y a trente cinq ans , de ville la plus ringarde artistiquement de France, à cause de son Royer de Maire qui avait fait fermer une expo où l'on voyait quelques hommes ou femmes nus (dont les fesses de Catherine M.), s'est bien rachetée depuis' avec son artiste enterré vivant (voir plus haut) dont la renommée a vite fait le tour de la planète ; avec son CCC , Centre de Création contemporaine où sévit depuis plus de trente ans l'indéboulonnable Monsieur Art contemporain local, AJL (Alain Julien Laferrière) ; et aujourd'hui avec son tramway signé Buren, dont je vous joins la photo ( 08 ).
« L'idée est d'offrir aux tourangeaux une expérience artistique, pas simplement un moyen de locomotion » a déclaré notre outilleur visuel franco-helvète. « Les tourangeaux ont de la chance de vivre à l'intérieur d'une oeuvre » surenchérit le susdit AJL qui n'est pas à une niaise flagornerie près pour conserver sa quarantenaire rente de situation. Le public, lui, reste assez critique et trouve que les poteaux (il en existe déjà dans d'autres villes, mais non-colorés) ressemblent à des poteaux d'exécution' de l'art et des artistes bien entendu'(et dangereux pour les piétons , à cause de leurs arêtes vives en béton, qui en ont blessé déjà plus d'un.)


6-Quand le Tri postal rend hommage au financial art

A Lille, le grand et prestigieux espace d'exposition du Tri Postal, après avoir reçu la collection du richissime Saatchi, rend hommage maintenant au galeriste des milliardaires Perrotin en accueillant la collection de ses financial-artists pour célébrer les 25 ans de sa galerie. 6000 m2 d'exposition sont donc mis à disposition de ce marchand qui en possède déjà plus de trois mille dans ses galeries de Paris, New-York et Shanghai.
Un établissement public donc, est utilisé là, encore une fois, pour la valorisation des produits artistico-spéculatifs du grand marché privé mondial' Le bon peuple va donc payer pour pouvoir admirer et se prosterner devant les signes de la supériorité de goût et de la puissance intellectuelle des grands financiers de ce monde' La culture des hyper-riches mise à la disposition des pauvres, mais à leur frais' Ça, c'est de la politique culturelle qu'elle est bonne, juste et démocratique ! Bravo Madame Aubry !
(ALORS QU'IL Y A TANT D'OEUVRES , A MOINDRE VALEUR FINANCIÈRE CERTES, MAIS A TELLEMENT PLUS HAUTE VALEUR ARTISTIQUE INTRINSÈQUE A MONTRER )


7- Quand La Conciergerie est utilisée pour valoriser la collection Pinault


Article paru sur Mediapart : François Pinault, épieu dans le flanc de la culture François Pinault bénéficie d'un espace gratuit dans la plus grande salle gothique d'Europe, la Conciergerie, à Paris, pour y faire grimper la cote de sa collection sous prétexte d'édifier le public : l'exposition « A triple tour » : un monument de cupidité travesti en mécénat...

8-De la musique transcendantale par hélicoptère'et de l'astiquage au ras du plancher.

Dans une récente chronique, je vous avais présenté Régis Perray, ce jeune schtroumpf émergent, coqueluche de FRAC, dont l'activité compulsive est de nettoyer, balayer, astiquer, tout ce qui lui tombe sous la main.
Pour plus d'infos :
http://www.regisperray.eu/actions/paris_public.php

..Il est l'un des invités - vedettes pour « Les nuits blanches du Paris », pour lesquelles il a conçu et organisé une performance collective de patinage-astiquage du parquet de la salle des mariages de la Mairie du 11e'.
La branchouille du quartier Bastille-République va donc aller s'y trémousser sur patins et au rythme endiablé d'une musique de Stockhausen, produite par un quatuor à cordes, dont chaque instrumentiste jouera dans un hélicoptère survolant la capitale' Présentée par la très riche Monnaie de Paris, cette oeuvre est « l'une des oeuvres les plus excentriques du grand compositeur, et elle n'a été interprétée que cinq fois dans le monde entier ». Et voici ce que nous précise aussi le dossier de presse : « Dans cet opéra vertical interprété par Elysian Quartet, les cordes vibrent en un constant trémolo, épousant les rugissements des pales d'hélicoptères qui deviennent ainsi tous les quatre des instruments à part entière. La musique est mixée dans les hélicoptères et au sol grâce à un système de retransmission en direct. Véritable sculpture sonore, la représentation est avant tout une expérience transcendantale qui procure au public une « élévation d'âme ». Cette performance historique est diffusée en live à la Monnaie de Paris et sur le Pont-Neuf, puis rediffusée en boucle durant toute la nuit. »

Autre précision et non des moindres, compte tenu du coût financier de ce vol d'une dizaine d'heures d'hélico et du C02 produit : « Ce projet fait l'objet d'une compensation carbone qui permet le soutien de projets de développement économes en gaz à effet de serre. »' Ben voyons !







9-Un film à voir absolument
La ruée vers l'art
La mondialisation de l'art et la spéculation.
Un film document de la rentrée 2013

Beaux arts mag en fait un édito furibard'ce qui prouve bien que ce film doit être bon

Le lien pour le site du film "La ruée vers l'Art » est le suivant http://www.rezofilms.com/distribution/la-ruee-vers-lart

L'irruption et la puissance de nouveaux collectionneurs hyper-milliardaires ont bousculé un marché de l'art contemporain jusque-là orchestré par un petit réseau de professionnels. De nouveaux gisements artistiques, de nouveaux artistes à vocation mondiale, des montants financiers démesurés sont les fruits d'une spéculation intense : quels en sont les véritables enjeux ? Qui en sont les acteurs ? Quelle place pour la créativité des artistes ??De New York à Hong Kong, de Singapour à Miami, de Shanghai à Doha en passant par Bâle et Venise, la réalisatrice Marianne Lamour et les auteures, Danièle Granet et Catherine Lamour, sont parties à la découverte de ce monde en pleine mutation vers une nouvelle société de l'Art globalisé sans en cacher ni les outrances, ni les errements.


10-Deux livres à lire absolument

1- « L'art caché »
Les dissidents de l'art contemporain
nouvelle édition augmentée


par Aude de KERROS

Un regard rétrospectif -critique et très documenté- sur le dernier demi-siècle de création artistique, en France.


Ce que l'on désigne sous le terme d'"art contemporain" ne recouvre pas la production artistique actuelle dans sa globalité, loin de là. L'appellation correspond plutôt à un label estampillant la fraction de cet ensemble représentée par l'art conceptuel, promu et financé par les institutions internationales et, en France, par l'Etat et ses "inspecteurs", prétendus experts (universitaires et chercheurs, fonctionnaires de l'administration culturelle).
Apparu dans les années 60, l'art conceptuel s'est en effet imposé à partir des années 80 en tant que seule pratique légitime, avant de devenir, à partir des années 90, un "financial art" planétaire -quasi officiel- dans lequel les oeuvres, résultats d'un même formatage, fonctionnent comme autant de produits dont les cotes parfois astronomiques, le plus souvent sans rapport avec la valeur intrinsèquement artistique, se trouvent fabriquées par les réseaux de collectionneurs.
Son hyper-visibilité, résultat d'opérations marketing, occulte les nombreux autres visages d'un art d'aujourd'hui qui cependant foisonne, aussi divers que méconnu, l'"art caché", "dissident". Un livre qui marque probablement la fin du soviétisme artistique au service du libéralisme financier et que tous les artistes attendent et doivent lire.

Editions Eyrolles -24 ' / 300 pages


2-« Les années noires de la peinture »
Une mise à mort bureaucratique ?

A travers des centaines de citations d'acteurs institutionnels, Pierre- Marie Ziegler, Marie Sallantin et Aude de Kerros, prouvent et analysent rigoureusement le travail systématique de disqualification de la peinture mené en France pendant trente ans par les agents de l'art d'Etat

Editions Pierre-Guillaume de Roux ' Parution fin septembre 2013

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11-Le non-art contemporain en 6 dogmes

http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20130906.OBS5922/le-non-art-contemporain-en-6-dogmes.html


C'est un document qui nous vient de Colombie et qui explique bien le système de l'art contemporain international : à déconseiller aux critiques d'art bien en cour et qui souhaitent le rester' Lisez absolument




12-Harry m'a pomper

Dans le numéro d'été de Beaux-Arts magazine, il y avait une nouvelle policière signée Harry Bellet, chroniqueur habituel d'art au Monde. Et l'on découvrait dans cette sombre histoire qui se passait dans les milieux de l'art contemporain que l'un de principaux protagonistes, irlandais d'origine, s'appelait Nick O'Lesterol' Harry m'a confirmé que j'étais bien son « inspiratrice » pour le nom de son personnage' J'en suis ravie, car cela va m'aider pour la candidature que j'ai posée auprès du rédac-chef du Monde, pour remplacer le pâteux père Plantu et , dans la foulée, la très neuneue mère Lequeux.
Merci Harry, t'es un vrai pote !

Harry sur youtube pour la revue « Au fait »'très « factuel » en effet !
Il vous faut impérativement que vous consacriez 10 minutes pour regarder l' interview de mon pote Harry sur Youtube où il nous décrit le grand marché du business art international. ..C'est vraiment édifiant

www.youtube.com/watch?v=nDGKgOJZizA



Même si l'on connaît l'existence de cette monstrueuse réalité, la description qu'il nous en fait est hallucinante, terrifiante, révoltante et désespérante.
Le problème avec Harry, c'est que le flegme, ou cette capacité à la non-indignation, ou cette « factualité » qui est, pour l'occasion, de mise dans cette revue « au-fait », c'est que cette distance ou cette ironie qu'il emploie pour le constat de telles horreurs , injustices et inepties, frôlent l'analgésie, voire le cynisme'
Autre problème aussi, quand il prétend que l'accès au grand marché par la Chine ou l'Inde , va faire apparaître de nouveaux artistes intéressants' alors qu'on sait bien que ces nouveaux produits -là sont calqués sur le modèle occidental , formatés à la même esthétique internationale, sans surprise et parfaitement interchangeables.





13-De la laïcité en art
Parallèlement à la charte de la laïcité qui va être affichée dans tous les établissements scolaires, pour interdire le port ostensible de signes d'appartenance religieuse, on nous annonce qu'une autre charte va être affichée dans les établissements culturels, pour interdire le port de sacs Vuitton comme signe ostensible d'appartenance de classe' interdiction encore plus appuyée quand il s'agira de sacs Vuitton relookés par Daniel Buren avec des petits damiers blancs et noirs'


14-Art press s'est converti à l'art brut' !
Après avoir depuis 40 ans conchié tout ce qui est de l'ordre de l'affectueux, du populaire, du sensible, du tripal, de l'expressionnisme, du spontané, de l'autodidacte et du « hors-normes », voilà donc qu'aujourd'hui, le magazine Artpress vient d'émettre un hors-série sur l'art brut'
Certains voient là, comme un signe d'humanisation de la pensée artistique dominante, et s'en félicitent'Moi je vois plutôt là comme un reniement-récupération d'une vilénie record et d'un cynisme, d'une ignominie, et d'une impudence à vomir.
Que l'art brut soit devenu aujourd'hui un produit de spéculation intellectuelle et de placement financier me semble particulièrement odieux'


15-Un petit mot sympa
du Général De Gaulle !

Stanislas Fumet (1896-1983), fut essayiste, poète, éditeur, critique d'art, ami de François Mauriac, Jacques Maritain et Paul Claudel, grand résistant et totalement engagé dans ce qu'il appelait lui-même « le service de la Beauté ».
« Le jour où ce service ne sera plus assuré, , il n'y aura plus d'amour, il n'y aura plus rien qui soit digne de l'homme... » écrivait-il dans Véronique ou l'usage sacré de l'art' et voici ce que le Général de Gaulle, lui écrivait au sujet de ce livre :
« Mon cher Maître et ami, Que de ferments et de consolation dans votre livre, Véronique ! Vous ne renoncez à rien, quand il semblerait qu'en art même les vertus des cieux sont ébranlées par tant d'appels du néant. Car sont-ils autre chose tous les aphorismes contemporains de l'impuissance, cachée sous l'outrecuidance de la mode et de la négation ? Merci, de tout mon coeur, mon cher Maître. Veuillez croire, autant que jamais, à ma fidèle amitié. Charles De Gaulle

16-Un prix Ricard
à consommer avec modération

« Il n'y a d'art que contemporain, et Duchamp est son prophète »


Le curator international d'extraction helvète, Yann Chateigné, a nominé, pour une exposition intitulée « La vie matérielle », huit artistes émergents, parmi lesquels sera choisi l'heureux lauréat du 15 ème Prix de la Fondation d'entreprise Ricard. Pour ce Prix, qui sera décerné le 25 octobre 2013, par un jury de collectionneurs amis des grands musées d'art contemporain, le gagnant se verra remettre son pesant de pastis Ricard, autant de cacahuètes et acheter une oeuvre qui sera ensuite offerte au Centre Pompidou.

Le jeune curator nous précise : « A l'origine de La vie matérielle, il y a un projet qui se fonde sur des gestes presque primaires, qui tendent vers un degré zéro, un langage restreint et engagé. Non pas penser avec des oeuvres finies mais à partir d'attitudes, avec un leitmotiv, celui d'une exposition sans sujet ni objet : que ces gestes entretiennent une relation matérielle avec l'environnement. » (comprenne qui pneu !)

Nous sommes donc dans la même obscure logique « processuelle, discursive et environnementale » que celle des précédents prix Ricard, et notamment des travaux de Katinka Bock , lauréate du prix 2012, qu'on nous disait déjà « constitués de matériaux allusifs et révélateurs d'interactions spatiales, et fruit de l'observation et la construction des relations humaines. ». On y voyait en effet des plaques de terre crue posées délicatement au sol, ou bien des dalles de marbre accotées à des bas des murs de chapelles, ou bien un énorme bloc de pierre caché sous une table, ou bien des parpaings suspendus au plafond et munis d'un crayon faisant trace du balancement au sol, etc. C'était un travail qui prenait « toujours en compte la nature et le contexte physique, historique et social des lieux qui l'invitent »

La critique d'art Joana Neves écrivait à son sujet dans Zérodeux, la revue d'art contemporaine trimestrielle et gratuite (c'est-à-dire payée par le contribuable français), qui fait lien dans la communauté des schtroumpfs français émergents sur la scène internationale : « à force de côtoyer ce travail, somme toute abstrait, l'on vient à constater qu'il cultive un lien avec la condition sociale de l'homme, avec l'être-ensemble.(') La trace que la sculpture fait sur le mur , dit bien, d'une part les possibilités d'expansion de la sculpture par la sculpture; et de l'autre, elle l'ouvre à la forme presque désincarnée, processuelle et protocolaire sans pour autant la disséminer'.bref , elle exprime cette porosité de l'oeuvre dans le contexte' Aussi, le potentiel acquéreur de cette pièce, pour autant qu'il l'installe et la pratique, sera mis devant le potentiel à venir de la vie matérielle. »'

Et voici enfin ce que nous déclarait sans ambages l'artiste elle-même : « Quand je travaille, je pense beaucoup aux relations entre les gens (') Cette sculpture (photo jointe) qui tourne sur elle-même comme un carrousel, prend les mesures des objets qu'elle porte, mais aussi de l'espace autour d'elle et de celui qui la regarde. C'est comme une personne qui tient dans ses bras ou sur sa tête des objets fragiles, dans un processus de la pensée qui génère le question de la forme et du contenu, qui est le souci général de l'art »

Nous étions donc bien, avec cette oeuvre qui grattait le mur, en présence de « gestes qui entretiennent une relation matérielle avec l'environnement »'et nous en étions très satisfaits et heureux, au fond de nous-mêmes, gens cultivés'.

Moins heureux doivent en être cependant et selon moi, les vrais amateurs de pastis Ricard, en pensant que leur populaire breuvage ' qui fait comme on le sait, lien social et festif dans les joyeuses communautés boulistes et campeuses - sert à financer des opérations marketteuses et sponsoreuses au profit du grand capital...

En effet, la Société Ricard étant ,comme chacun sait, la propriété d'un fond de pension américain, nous avons là un bon exemple de collusion entre l'art contemporain et la haute finance spéculative, avec comme corollaire, l'indispensable endoctrinement culturel des masses laborieuses .

( l'abus d'art contemporain est dangereux pour la santé)



17-De l'art koons-temporain
Je vous joins, puisque vous avez été bien sages et attentifs à mes écrits, cette belle image de Jeff Koons, que m'a envoyée Claude Chaize www.claude.chaize.com

et faisant partie de la suite de 4 infographies sur l'art "Koons-temporain"' Une image à proposer au magazine Art Press qui avait, il y a une quinzaine d'années, fait déjà sa couverture avec une image gros plan des parties génitales de Koons et de la Cicciolina en pleine copulation...




18-Au secours ! Planquez vos mômes ! l'art contemporain va entrer dans les écoles et les collèges

Voici le texte du communiqué de presse qu'Aurélie (Fillipetti ) vient de m'envoyer:
« Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, signent ce vendredi 27 septembre, à Toulouse, une convention-cadre nationale avec l'Association des régions de France et le Centre national de documentation pédagogique, en présence de l'association Platform (asso des FRAC). Cette signature de convention intervient alors que sont célébrés les 30 ans des Fonds régionaux d'art contemporain (Frac), et que le développement de l'éducation artistique et culturelle en faveur de tous les élèves est une priorité gouvernementale.

Cette convention lance l'opération «un établissement, une oeuvre » et a pour objectif de sensibiliser à l'art contemporain les élèves qui en sont souvent plus éloignés, en exposant, au sein des écoles et collèges, des oeuvres d'art issues des Fonds régionaux d'art contemporain (Frac). Le projet pour l'année 2013-2014 consiste à lancer l'opération dans autant de collèges que possible en privilégiant les établissements situés en zone d'éducation prioritaire et les zones rurales isolées.

L'opération s'appuiera sur les projets pédagogiques montés par les équipes enseignantes en lien avec les Frac et leurs partenaires locaux, et pourra associer des artistes. C'est ainsi tout l'apport des Frac, leur rôle dans la diffusion de l'art contemporain à tous les publics qui pourront être valorisés auprès des élèves. »


En voilà une idée qu'elle est bonne et généreuse, de la part de notre gentille et très ingénue Aurélie Filippetti, de faire profiter les enfants ruraux et ceux des classes sociales inférieures, de cette esthétique des classes urbaines et supérieures, que l'ont peut trouver dans les FRAC' et puis donner un alibi démocratique ou une caution populaire à cet art qui est plutôt celui des aristos de la culture, des milliardaires incultes et des spéculateurs de tous poils'

Quoi qu'il en soit l'expérience risque d'être intéressante et édifiante. Ce sera un test , cette confrontation de nos gentils bambins avec ces machins invraisemblables, parfois pourris ou déglingués, inaccrochables aux murs, inregardables, terrifiants souvent' Je prévois déjà les hurlements des mômes et les plaintes des parents. A suivre donc'

(Une expérience du même type avait été tentée il y a une dizaine d'années par un groupe de parlementaires qui avaient été visiter les réserves de tel FRAC ou du FNAC, pour trouver des oeuvres afin de décorer des nouveaux locaux, et qui n'avaient pas pu trouver une seule oeuvre montrable et accrochable' Il y en avait eu quelques- unes, mais elles étaient déjà prises')


19-Le Forum de Montreuil

Les Hivernales :


www.hivernales.fr/


Un salon d'un nouveau type, prospectif à tous égards, lieu d'échanges et de réflexion entre tous les acteurs de l'art, sur les moyens de libérer l'art de tout ce qui l'instrumentalise, le dévoie, le salit'





20-Un livre implosif :

« MARCEL DUCHAMP par lui-même (ou presque) »

d'Alain Boton aux Editions Fages

En 1913,Duchamp fait une véritable découverte, celle de la loi anthropologique qui conditionne nos jugements de goût. Elle est simple : pour qu'un objet créé par un artiste devienne un chef-d'oeuvre de l'art, il faut qu'il soit d'abord refusé par une majorité scandalisée de telle sorte qu'une minorité agissante trouve un bénéfice, en termes d'amour-propre, à réhabiliter l'objet et l'artiste.

Plus d'infos :

http://www.journaldumauss.net/spip.php?article833


Plutôt que de transmettre cette découverte par un discours auquel personne n'aurait prêté attention, il décide de prouver cette loi en la mettant à l'épreuve, mais de façon masquée, et c'est ainsi qu'en 1917 fait son apparition dans le champ de l'art une... pissotière.?Il restera alors à Duchamp un problème à résoudre : nous permettre, à nous, aujourd'hui, de comprendre la dimension anthropologique de son acte sous son apparence artistique, et ce sera la mission qu'il confiera à son oeuvre entier, conçu comme un gigantesque rébus, une machine célibataire où tout est en relation avec tout.

C'est la pertinence d'une pareille lecture, conduite hors cadre et en franc-tireur persuadé, qu'Alain Boton défend dans sa monumentale enquête à travers les « choses » de Duchamp, un « mode d'emploi » exhaustif et libre de ton qui vise à substituer à l'image commune de l'artiste intriguant et joueur celle d'un penseur dont la puissance et la profondeur excèdent les limites de l'esthétique.

ISBN : 978 2 84975 307 1 Broché - 20 x 25 cm - 264 pages 15 illustrations 28,00 '



21-Et n'oubliez surtout pas

L'affaire Dussaert !

Voir la bande annonce



22-La stratégie Banksy

Les graffitis-pochoirs qu'il a faits partout dans le monde, pour dénoncer le pouvoir de l'argent et l'imbécilité des collectionneurs spéculateurs, sont arrachés des murs sur lesquels ils ont été réalisés et vendus des millions de dollars à ces mêmes collectionneurs idiots sur le marché international'

Pour plus d'infos sur le fonctionnement de cette entreprise de retournement du sens à taille planétaire, cliquez sur le lien suivant :

Banksy démasqué à New York ?

23- Sternutatoire !

Et voilà, pour moi, l'info la plus sternutatoire, exclaffatoire, ébouristoufflante de l'année : c'est cette déclaration proférée il y a quelques années par l'exquise Catherine Millet : « Ce qui caractérise notre époque, c'est la réconciliation de l'Etat et du génie »' Il fallait oser le dire, et personne d'autre que celle qui a vendu le récit de sa vie sexuelle à 900 000 exemplaires en Corée du Sud, ne pouvait le dire aussi crument'

Au nom de tous les fonctionnaires de l'art, membres de la CIPAC (Confédération des professionnels de l'art contemporain), dont tu fais reconnaître enfin le génie, merci Catherine ! J'ai trouvé cette affirmation de Catherine M. dans le livre dont je parle plus haut « 1983-2013, années noires de la peintures », qui vient de paraître et que vous devez lire, relire et faire lire absolument, car c'est plein d'infos sternutatoires et expectorantes, qui permettent de comprendre les raisons de la situation invraisemblable de l'art et des artistes aujourd'hui.

Quant à la CIPAC, je vais consacrer ma prochaine chronique à son congrès 2013, qui aura lieu fin novembre.


Lyon (69)

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